Ce que je vais mettre, je ne sais pas si je peux l'appliquer en général, car c'est plus ou moins ce qui m'a concerné et je ne sais pas si c'est un aspect général de la maladie.
Tout d'abord maigrir, maigrir pour se sentir belle et aimée. (vraiment ??!) Finalement, en y réfléchissant, non, pas pour être belle, à 44kg pour 1m61 on n'est pas belle, aux yeux des autres. Non vraiment, finalement, pas pour etre belle mais pour etre vue
Une parole qui ne se prononce pas, quelque chose que l'on veut dire mais qu'on y arrive pas, une phrase qui n'a pas besoin de mots mais qui veut dire: "regarde, regarde, encore un kilo en moins, tu vois je suis forte, je vais être belle, pour toi, pour que tu me vois, pour que tu vois que j'existe"
Puis, les kilos s'envole et la pensée évolue "regarde encore 2 kilos en moins, pour que tu comprenne que je vais mal, regarde, regarde mes côtes, elles veulent te dire que j'ai mal"
Puis, on te regarde, on te voit, on voit que tu es maigre, on voit que tu maigris, on voit ta feuille de salade et ton yaourt et c'est à ce moment là qu'on s'occupe de toi. Mais c'est trop tard, la maladie est là, les mots aussi malheureusement pas les bons:
"Non je vais bien, je controle, arrête de me surveiller, arrête de t'inquiéter, je vais bien, laisse moi tranquille, si je n'ai pas faim c'est mon problème, pas le tien!"
Paradoxe extrèmement difficile, une fois que la maladie est là, elle nous ronge, on ne sait plus pourquoi on continue mais on continue!
Les kilos qui s'envolent n'aident pas à dire ce que l'on voulait dire. On nous voit certes, mais pas de la façon dont on espérait! On se croit forte, on croit qu'on controle, mais c'est se voiler la face. Les autres nous voient maigre, maladive, faible et c'est pour cela que l'on se renferme parce que seule la maladie est d'accord avec nous et nous dit forte.
Pour résumer, écoutez les autres parce que sans eux... on ne serait plus rien!